Vous l’aurez compris, Le Début de la Faim aura connu une période de blues en ce début d’automne. Le changement de saison difficilement identifiable n’en est pas la seule et unique raison… Master T a complètement plongé après le départ cruellement définitif de Miss P pour Saint-Denis de La Réunion !
Vous l’aviez également remarqué, cette dernière a toujours fait preuve d’un redoutable sadisme envers moi avec ses recettes plus diaboliques les unes que les autres ; à présent, la voici en train de lézarder à loisir au bord des Salines, me laissant fulminer tel sa Soufrière… Rassurez-vous, son come back culinaire est imminent et je vous laisse seulement imaginer la claque ensoleillée qu’elle est sur le point de nous préparer… Au cœur de l’automne, ce sera d’une indécence sans précédent.
Une seule solution pour se remettre d’un tel coup du sort : manger ! Et je sais que les gourmands que vous êtes ne prononceront aucune objection à ma prescription. Que pensez vous d’une montagne de pancakes (symbolisant les monts escarpés de l’Île Bourbon) submergée par une cascade de sauce au caramel beurre salé ?
Aux grands maux, les grands remèdes !
Ingrédients
Pour la sauce au caramel beurre salé :
180 g de sucre
110 g de beurre salé
20 cl de crème entière épaisse à 40 %
Pour la montagne de pancakes :
100 g de farine
4 œufs
10 cl de lait
1 pincée de sel
2 cuillères à soupe de sucre
2 cuillères à soupe de beurre
Commençons par la pâte à pancake ! Tamisez la farine au fond d’une jatte.
Cassez vos œufs en prenant soin de bien séparer les blancs des jaunes.
Comme pour les crêpes, formez un petit cratère (quand je vous disais que la Soufrière serait notre fil conducteur) couchez-y les jaunes. Ajoutez le sucre puis incorporez les 10 cl de lait tout en remuant et en évitant les grumeaux… Je ne voudrai pas que vous enchainiez immédiatement avec une dépression post-culinaire.
Battez les blancs en neige dans votre cul de poule après y avoir jeté une pincée de sel. Incorporez délicatement ces nuages à votre pâte jusqu’à ce que celle-ci soit bien homogène et lisse. Assurez-vous qu’elle ait bien conservé sa légèreté aérienne !
Enchainons avec LA SOLUTION à toute sinistrose ! La sauce au caramel beurre salé.
D’aucuns penseraient, à tort, qu’un tel délice requierait 3 étoiles au Guide Michelin… Que nenni ! Cette recette est sans doute celle qui cristallise le plus de facilité pour le plus d’efficacité en bouche.
Mettez les 180 g de sucre au fond d’une casserole avec le beurre ; le tout, sur feu moyen. Il vous suffit dès à présent de laisser la chaleur dissoudre les cristaux dans le beurre fondu tout en remuant sans arrêter. La meilleure façon d’approcher de l’Infini est de créer inlassablement, pendant une bonne vingtaine de minutes, la forme d’un 8 avec la spatule.
Je ne saurai vous dire exactement à quel moment arrêter… Je m’en remettrai à la confiance que j’accorde à votre feeling. Vous allez voir votre mixture brunir, former de grosses bulles scintillantes puis s’accrocher à votre cuillère telle le magma de notre volcan d’Outre-mer.
Lorsque le caramel prend bien et vous nappe voluptueusement la spatule, retirez la casserole du feu, le temps d’y jeter les 20 cl de crème fleurette. Incorporez la jusqu’à ce qu’elle fonde dans la lave de caramel.
Remettez sur le feu pendant encore 3 minutes. Puis versez votre sauce divine dans un pot de Nutella, scrupuleusement vidé au préalable [si vous ne finissez pas hospitalisé pour une crise d’acétone avant la fin de cette recette c’est que vous n’avez plus de foie depuis longtemps !]. Prenez soin de faire passer le caramel au travers d'un chinois afin de retenir les cristaux de sucre qui pourraient s'avérer désagréables en bouche.
Vous pouvez dès à présent enchainer en faisant cuire vos pancakes sur une petite poêle à crêpe bien plate.
Laissez là bien chauffer sur feu moyen-fort, versez-y une première cuillère à soupe d’huile que vous étalez à l’aide d’une boule de papier essuie-tout. Versez une première louche de pâte légère et laissez le fond saisir l’ensemble de votre disque de nuage.
Lorsque vous décelez les premières alvéoles, vous pouvez être assurés du moelleux que vous retrouverez en bouche. Au besoin, et selon la poêle que vous utilisez, vous pouvez couvrir le tout pour que la chaleur uniformise la cuisson tant au dessus qu’en dessous de votre pancake.
Là encore, je m’en remets à vos ressources personnelles. Quel lecteur du Début de la Faim n’a jamais raté sa première crêpe ? !
Pour finir, et mettre un terme définitif à la sinistrose post-réunionnaise, j’ai osé une superposition sans limite de pancakes que j’ai coupé en triangle (comme les petits toasts que nous avons l’habitude de préparer avec nos blinis)… Ultime défoulement : verser cuillère après cuillère, la sauce au caramel et la surplomber d’un nuage de crème fouettée !
Ca va bien mieux tout à coup !